Quand reviennent les âmes errantes
François Cheng
Dans une forme éminemment originale, François Cheng signe là un drame épique où le destin humain, avec toute la complexité des désirs qui l’habitent, se dévoile comme dans les tragédies antiques.
Quand reviennent les âmes errantes, un singulier échange se noue, et toute la vie vécue, extrêmes douleurs et extrêmes joies mêlées, se trouve éclairée d’une lumière autre, revécue dans une résonance infinie.
Plus rien ne subsiste à part le désir
Pur désir inaccompli
Mûr désir inassouvi…
Avant de parler du livre, je voudrais remercier Le Livre de Poche pour m'avoir permis de le lire dans le cadre d'un partenariat !
L'action de Quand reviennent les âmes errantes se passe en Chine approximativement en 230 av. J.-C. et s'inspire de faits réels. Cette période agitée a marqué la chute des Royaumes combattants. La période féodale a pris fin et l'empire de Chine est né.
François Cheng nous présente une version romanesque de cette période. Il a découpé son récit en 5 actes, qui s'ouvrent par un "Chœur" nous présentant le contexte. Puis 3 personnages se succèdent et prennent la parole sous la forme d'un monologue.
Chun-niang est une jeune femme d'une grande beauté. Après avoir été vendue par ses parents à cause d'un épisode de famine, elle est devenue serveuse dans une auberge.
Jing Ko est un mercenaire au grand cœur toujours prompt à défendre les causes justes. C'est une sorte de Robin des bois chinois.
Gao Jian-li est un musicien talentueux.
Entre eux va naître une relation profonde entre amour et amitié. Une relation plus forte que la jalousie. Une relation plus forte que la mort.
« Noble amitié, noble amour. Celui-ci instruit de la passion qui engage corps et âme ; celle-là enseigne l'infini respect, l'infini désintéressement. N'y a-t-il pas un ordre supérieur où le vrai trois est réalisable, corps à corps, âme à âme ? »
La forme originale de Quand reviennent les âmes errantes m'a de suite séduit. Cette narration, entre théâtre et tragédie antique, permet de vivre les événements selon le point de vue de nos trois protagonistes. Nous n'avons pas qu'une seule vision des événements. On nous montre les sentiments et les non dits. La relation à trois qui les unit nous apparaît alors dans toute sa profondeur.
Les premiers actes se succèdent. Le récit est doux et plaisant. Les personnages attachants. Puis, sans vraiment m'en apercevoir, j'ai commencé à sortir de l'histoire. Le récit a continué mais je n’étais plus qu'un spectateur détaché.
Ça reste agréable mais ce n'est plus passionnant. L'histoire d'amour à trois est belle et tendre. Elle est omniprésente. Probablement trop, l'équilibre que l'on avait entre le récit proprement dit et cette relation à plusieurs s’effondre dans la deuxième partie. L'histoire stagne dans des interrogations existentielles qui sont trop souvent répétitives. Dommage.
Reste alors un questionnement profond sur l'élévation des âmes par l'amour et l'amitié. Et ses dangereux ennemis qui pervertissent l'être humain : l’orgueil, la jalousie, la passion, l'ambition...
L'histoire comme la narration m'ont fait penser à l’excellent film de Zhang Yimou, Hero (2002). Je vous recommande vivement de le voir. Le questionnement y est très proche mais avec un souffle épique en plus.
Dans une forme éminemment originale, François Cheng signe là un drame épique où le destin humain, avec toute la complexité des désirs qui l’habitent, se dévoile comme dans les tragédies antiques.
Quand reviennent les âmes errantes, un singulier échange se noue, et toute la vie vécue, extrêmes douleurs et extrêmes joies mêlées, se trouve éclairée d’une lumière autre, revécue dans une résonance infinie.
Plus rien ne subsiste à part le désir
Pur désir inaccompli
Mûr désir inassouvi…
Avant de parler du livre, je voudrais remercier Le Livre de Poche pour m'avoir permis de le lire dans le cadre d'un partenariat !
L'action de Quand reviennent les âmes errantes se passe en Chine approximativement en 230 av. J.-C. et s'inspire de faits réels. Cette période agitée a marqué la chute des Royaumes combattants. La période féodale a pris fin et l'empire de Chine est né.
François Cheng nous présente une version romanesque de cette période. Il a découpé son récit en 5 actes, qui s'ouvrent par un "Chœur" nous présentant le contexte. Puis 3 personnages se succèdent et prennent la parole sous la forme d'un monologue.
Chun-niang est une jeune femme d'une grande beauté. Après avoir été vendue par ses parents à cause d'un épisode de famine, elle est devenue serveuse dans une auberge.
Jing Ko est un mercenaire au grand cœur toujours prompt à défendre les causes justes. C'est une sorte de Robin des bois chinois.
Gao Jian-li est un musicien talentueux.
Entre eux va naître une relation profonde entre amour et amitié. Une relation plus forte que la jalousie. Une relation plus forte que la mort.
« Noble amitié, noble amour. Celui-ci instruit de la passion qui engage corps et âme ; celle-là enseigne l'infini respect, l'infini désintéressement. N'y a-t-il pas un ordre supérieur où le vrai trois est réalisable, corps à corps, âme à âme ? »
La forme originale de Quand reviennent les âmes errantes m'a de suite séduit. Cette narration, entre théâtre et tragédie antique, permet de vivre les événements selon le point de vue de nos trois protagonistes. Nous n'avons pas qu'une seule vision des événements. On nous montre les sentiments et les non dits. La relation à trois qui les unit nous apparaît alors dans toute sa profondeur.
Les premiers actes se succèdent. Le récit est doux et plaisant. Les personnages attachants. Puis, sans vraiment m'en apercevoir, j'ai commencé à sortir de l'histoire. Le récit a continué mais je n’étais plus qu'un spectateur détaché.
Ça reste agréable mais ce n'est plus passionnant. L'histoire d'amour à trois est belle et tendre. Elle est omniprésente. Probablement trop, l'équilibre que l'on avait entre le récit proprement dit et cette relation à plusieurs s’effondre dans la deuxième partie. L'histoire stagne dans des interrogations existentielles qui sont trop souvent répétitives. Dommage.
Reste alors un questionnement profond sur l'élévation des âmes par l'amour et l'amitié. Et ses dangereux ennemis qui pervertissent l'être humain : l’orgueil, la jalousie, la passion, l'ambition...
L'histoire comme la narration m'ont fait penser à l’excellent film de Zhang Yimou, Hero (2002). Je vous recommande vivement de le voir. Le questionnement y est très proche mais avec un souffle épique en plus.
Pour conclure, j'ai trouvé la deuxième partie de Quand reviennent les âmes errantes décevante. Toutefois, le livre reste agréable et il n'aurait pas fallu grand chose pour que celui-ci me charme.
Note : 6,5/10
Un collègue ne jure que par lui, mais pour le moment je n'avais pas été plus tentée que ça, mais après la lecture de ton billet, j'avoue avoir très envie de découvrir l'auteur avec ce récit.
RépondreSupprimerC'est indiscutablement à découvrir.
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