Haruki Murakami
À douze ans, Hajime rencontre Shimamoto-san, sa petite voisine. Avec elle, il découvre la musique, les sourires complices, les premiers frissons sensuels... Et puis celle-ci déménage, laissant à son ami le goût amer de l'abandon. Lorsque trente ans plus tard, elle réapparaît, Hajime, rongé par le désir et la nostalgie, est envoûté par cette femme énigmatique, reflet de ses rêves. Mais sous les traits délicats du visage de Shimamoto-san se cachent la souffrance, la folie et la destruction.
Conte moderne dont émane un érotisme discret mais obsédant, ce roman, servi par une écriture d'une formidable densité, entraîne le lecteur au coeur des contradictions de héros en quête d'un inaccessible absolu.
Etre enfant unique dans la société japonaise des années 60 vous différencie des autres enfants. Vous êtes étiqueté comme solitaire et égoïste. Alors quand on rencontre un autre enfant unique, un rapprochement s'opère automatiquement.
On se comprend, on s'apprécie. Hajime et Shimamoto-san sont deux enfants uniques. Leur rencontre à douze ans va illuminer leur morne enfance d'une douce complicité.
Longtemps après le déménagement d'Hajime et leur séparation, ces deux êtres continueront à penser l'un à l'autre. Devenu homme, Hajime reste profondément marqué par cet amour de jeunesse. Le souvenir de Shimamoto-san l'empêche de vivre pleinement ses expériences amoureuses. Peut-il apprendre à vivre sans elle ou doit-il la retrouver ?
Au sud de la frontière à l'ouest du soleil nous raconte le drame de deux êtres qui s'aiment et que la vie a séparés. Murakami a choisi de centrer son intrigue sur Hajime. On va suivre la vie de celui-ci, ses réussites, ses échecs, ses amours et ses hontes.
Hajime y est décrit comme profondément humain. Ce n'est pas un héros romantique mais un homme qui se découvre avec ses qualités mais également ses défauts.
On s'attache rapidement à ce personnage profondément sympathique, tiraillé entre ses pulsions et sa conscience.
Il me semble que j’ai toujours essayé d’être quelqu’un d’autre. Il me semble que j’ai toujours voulu aller vers des gens et des lieux nouveaux et différents, pour m’inventer une vie nouvelle, devenir un être au caractère différent.
(…)
Mais pour finir, je ne suis arrivé nulle part. Je suis demeuré moi-même. Mes défauts restaient irrémédiablement les mêmes. Les paysages avaient beau changer, les échos, les voix différer autour de moi, je n’étais toujours rien d’autre qu’un être humain imparfait.
En se concentrant sur Hajime, l'auteur laisse dans l'ombre bon nombre d'informations. Il renforce par là-même l'implication émotionnelle du lecteur vis-à-vis de son héros, jouant sur nos frustrations de ne rien connaitre du destin de Shimamoto-san ou d'Izumi, frustrations d'autant plus grandes qu'il nous laisse au bout de notre lecture sur une fin très ouverte.
J'ai aimé l'utilisation que fait Haruki Murakami de la musique. Cette musique, comme dans 1Q84, est plus qu'un élément d'atmosphère, elle est presque un personnage à part entière. Comme la bande originale d'un film, elle contribue à magnifier les sensations qu'on éprouve.
En écoutant cette mélodie belle et légère, je me rappelais toujours cette période de ma vie. On ne peut pas dire que j'étais très heureux alors. Pourtant, le souvenir de cette époque m'emplissait de nostalgie. j'étais plus jeune, plus affamé, plus solitaire que maintenant. Mais j'étais vraiment moi-même. A cette époque, je ressentais en profondeur chaque note de musique que j'écoutais, chaque ligne des livres que je lisais, comme si elles pénétraient intimement en moi.
Pour conclure, Au sud de la frontière à l'ouest du soleil est un livre beau et émouvant. Un amour impossible magnifiquement écrit qui ne laissera personne indifférent.
Note : 8/10
À douze ans, Hajime rencontre Shimamoto-san, sa petite voisine. Avec elle, il découvre la musique, les sourires complices, les premiers frissons sensuels... Et puis celle-ci déménage, laissant à son ami le goût amer de l'abandon. Lorsque trente ans plus tard, elle réapparaît, Hajime, rongé par le désir et la nostalgie, est envoûté par cette femme énigmatique, reflet de ses rêves. Mais sous les traits délicats du visage de Shimamoto-san se cachent la souffrance, la folie et la destruction.
Conte moderne dont émane un érotisme discret mais obsédant, ce roman, servi par une écriture d'une formidable densité, entraîne le lecteur au coeur des contradictions de héros en quête d'un inaccessible absolu.
Etre enfant unique dans la société japonaise des années 60 vous différencie des autres enfants. Vous êtes étiqueté comme solitaire et égoïste. Alors quand on rencontre un autre enfant unique, un rapprochement s'opère automatiquement.
On se comprend, on s'apprécie. Hajime et Shimamoto-san sont deux enfants uniques. Leur rencontre à douze ans va illuminer leur morne enfance d'une douce complicité.
Longtemps après le déménagement d'Hajime et leur séparation, ces deux êtres continueront à penser l'un à l'autre. Devenu homme, Hajime reste profondément marqué par cet amour de jeunesse. Le souvenir de Shimamoto-san l'empêche de vivre pleinement ses expériences amoureuses. Peut-il apprendre à vivre sans elle ou doit-il la retrouver ?
Au sud de la frontière à l'ouest du soleil nous raconte le drame de deux êtres qui s'aiment et que la vie a séparés. Murakami a choisi de centrer son intrigue sur Hajime. On va suivre la vie de celui-ci, ses réussites, ses échecs, ses amours et ses hontes.
Hajime y est décrit comme profondément humain. Ce n'est pas un héros romantique mais un homme qui se découvre avec ses qualités mais également ses défauts.
On s'attache rapidement à ce personnage profondément sympathique, tiraillé entre ses pulsions et sa conscience.
Il me semble que j’ai toujours essayé d’être quelqu’un d’autre. Il me semble que j’ai toujours voulu aller vers des gens et des lieux nouveaux et différents, pour m’inventer une vie nouvelle, devenir un être au caractère différent.
(…)
Mais pour finir, je ne suis arrivé nulle part. Je suis demeuré moi-même. Mes défauts restaient irrémédiablement les mêmes. Les paysages avaient beau changer, les échos, les voix différer autour de moi, je n’étais toujours rien d’autre qu’un être humain imparfait.
En se concentrant sur Hajime, l'auteur laisse dans l'ombre bon nombre d'informations. Il renforce par là-même l'implication émotionnelle du lecteur vis-à-vis de son héros, jouant sur nos frustrations de ne rien connaitre du destin de Shimamoto-san ou d'Izumi, frustrations d'autant plus grandes qu'il nous laisse au bout de notre lecture sur une fin très ouverte.
J'ai aimé l'utilisation que fait Haruki Murakami de la musique. Cette musique, comme dans 1Q84, est plus qu'un élément d'atmosphère, elle est presque un personnage à part entière. Comme la bande originale d'un film, elle contribue à magnifier les sensations qu'on éprouve.
En écoutant cette mélodie belle et légère, je me rappelais toujours cette période de ma vie. On ne peut pas dire que j'étais très heureux alors. Pourtant, le souvenir de cette époque m'emplissait de nostalgie. j'étais plus jeune, plus affamé, plus solitaire que maintenant. Mais j'étais vraiment moi-même. A cette époque, je ressentais en profondeur chaque note de musique que j'écoutais, chaque ligne des livres que je lisais, comme si elles pénétraient intimement en moi.
Pour conclure, Au sud de la frontière à l'ouest du soleil est un livre beau et émouvant. Un amour impossible magnifiquement écrit qui ne laissera personne indifférent.
Note : 8/10
Le seul livre de Murakami qui m'a le plus touché pour l'instant et dont la fin est assez troublante, je dois dire. Il faudrait que j'essaye sa dernière trilogie. L'as-tu lu ?
RépondreSupprimerJ'ai lu les 2 premiers tomes.
SupprimerJe suis d’ailleurs en retard sur la chronique du tome 2. 1Q84 aborde les même thème que Au sud de la frontière à l'ouest du soleil mais avec un aspect surnaturel en plus. Pour le moment, j'aime beaucoup.
Merci pour cet avis.
RépondreSupprimerJe ne parviens pas à lire Murakami.
C'est dommage car quand on arrive à rentrer dans son univers c'est vraiment magique.
SupprimerOn est tous compatibles ou pas avec des styles et des imaginaires.
Je viens de le finir et j'ai vraiment beaucoup aimé! Surtout la fin ouverte qui laisse une grande liberté d'interprétation. Pour ma part, j'ai choisi de croire qu'elle n'est jamais revenue... je trouve ça encore plus beau, et ça justifierait le mystère autour de son passé à elle.
RépondreSupprimerBeau livre en tout cas !!
Pour ceux qui ont aimé, vous pouvez essayer toujours de Murakami "La Ballade de l'impossible"
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